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Calculs et emploi du temps

A midi, encore de l'ergo, trois fois vingt minutes cadence dix-huit, c'est-à-dire de l'endurance. J'ai tenu — mais l'endurance, c'est toujours plus facile.
Les autres n'ont fait aucun commentaires à mon retour, mais j'avais le visage blanc couverts de tâches rouges.

Selon mes calculs, tout cela me prend trop de temps si je veux continuer à prendre le train entre 18h30 et 19h (demande d'H. pour pouvoir manger à heure compatible avec son diabète). Il va falloir redécaler mon heure de lever, sans doute la repasser à 5h50, peut-être 5h55 (pour la beauté du nombre). L'ennui c'est que ça me fait prendre le train de 6h55, et que c'est un «train moche», comprendre une rame de RER D: je ne suis pas venue habiter si loin pour prendre une rame de RER D.
Mais bon.

Le soir, Ground Control. Encore une assiette africaine, avec des frites de patates douces.

Anticiper

Je planifie par grosses masses :
- aujourd'hui, H. travaille à Paris, donc nous dînerons à Paris — pas chez Roberta car la ligne 14 est fermée et qu'il ne paraît pas concevoir d'y aller à pied — sans doute à la Table du loup; donc nous allons rentrer tard;
- ce week-end nous sommes chez mes parents;
- mercredi soir je démonte les bateaux;
- du jeudi au dimanche je suis au Creusot;
- lundi 16 lave-linge et valises;
- mardi matin nous partons à Vienne, probablement en couchant à Roissy lundi soir.

Donc je peux repasser vendredi (à cinq heures ce matin j'ai programmé le lave-linge pour tourner à neuf heures ce soir de façon à étendre le linge en rentrant) et si je confie le chat à A., il faut que je l'emmène lundi ou mardi prochain. Si c'est Séverine qui vient faire du cat-sitting il faut qu'elle arrive le 16 après-midi.

Il faut que j'appelle Séverine.

De plus en plus tôt

Je quitte le bureau vers 16h40, un record jamais égalé (je veux dire pour une journée considérée comme finie, et non une journée interrompue par une contrainte extérieure). Ils ont du bon ces fonctionnaires (je rappelle que je commence à sept heures du matin, pour rien, juste pour ne pas avoir droit à des sourires supérieurs).

Si je sors si tôt, c'est d'une part parce que je ne peux plus travailler (le serveur saute régulièrement depuis dix jours), d'autre part parce que je veux être à Moret à temps pour faire les courses: comme il est à la maison de façon continue, H. se plaint parfois de faire toutes les corvées, courses, repas et la moitié des vaisselles que nous avons la flemme de faire le soir. Devant lui je ris et réponds qu'il n'a pas le transport, mais sur le fond, il n'a pas tort.

Donc ce soir je rentre plus tôt. Je passe à Intermarché acheter des yaourts irresponsables.

Je finis Laissez tirer les tireurs sur Arte (diffusion jusqu'au 4 août). L'ancêtre de James Bond ou Bruce Willis version San Antonio, en noir et blanc, sans aucun effet spécial, à base de 404 et de pistolets qui tirent coup par coup. C'est fun.
Notons au passage que je n'y comprends pas grand chose, pour moi les personnages ne sont pas assez caractérisés physiquement, ils se ressemblent tous. Je déduis qui appartient à quel groupe (les bons, les méchants, les tiers) en fonction des dialogues et des actions.

Nous nous couchons à la disparition du jour, vers dix heures. Ça alors.

Concours de bites

J'avais été prévenue en février que les agents (les salariés) arrivaient très tôt, dès sept heures du matin.
Au début j'ai fait un effort: j'attrapais le train de 6h53, ce qui me permettait d'arriver un peu après huit heures, une heure après les premiers, mais raisonnablement parmi les matinaux.

Au bout d'un mois ou un mois et demi, il m'a semblé que j'avais suffisamment prouvé que je pouvais me lever si nécessaire (puisque visiblement c'est une vertu en soi1). J'ai pris le train de 7h23, puis le train de 7h32 quand j'ai découvert le bus de 7h10 à vingt mètres de chez moi (à six heures et demie il ne passait pas).

Il y avait des exceptions, notamment les jours de formation, où les salariés négocient avec le formateur de commencer tôt: le premier jour commence à huit heures et demie, mais le deuxième à huit. Les formateurs qui viennent de province et dorment à l'hôtel ne se font pas prier.

Deux fois deux jours de formation, le 29 et le 30 juin la semaine dernière, aujourd'hui et demain cette semaine. Dans ces cas-là il faut arriver avant, aérer la salle, préparer le café, récupérer le badge du formateur, mettre en place le rétroprojecteur. D'après ce que je comprends, auparavant c'était fait par l'assistante de direction, mais celle-ci est en longue maladie depuis un an (coïncidence avec le covid) donc nous nous débrouillons. La semaine dernière j'ai zappé qu'il y avait formation le mardi et c'est Géraldine2 qui s'en est occupé; le mercredi je suis arrivée plus tôt mais je n'avais pas été prévenue (la négociation, voire paragraphe précédent) que la formation avait été décalée: je suis arrivée plus tôt, mais pas assez tôt.

Quand j'ai remercié Géraldine, elle m'a répondu en riant: «ce n'est pas grave, j'arrive tôt, moi».
C'était la deuxième ou troisième fois qu'elle me le disait de cette façon; cela ressemblait de plus en plus à une pique. Je sais qu'elle a eu un mois de juin compliqué, entre l'organisation de l'AG à distance (avec une partie des motions votées à distance et l'autre en séance) et le bureau et le conseil d'administration avancés d'une semaine. Mais je suis susceptible et je me suis vexée.

Nouvelle politique, nouveaux horaires. Réveil 5h15, train 5h55, arrivée au bureau 7h10.
Il en sera ainsi jusqu'au départ en retraite de la vieille garde. La nouvelle a naturellement tendance à se lever plus tard ou à emmener ses enfants à l'école. Je réadapterai mes horaires dans deux ans.

Deux matins que je suis là avant Géraldine. C'est un concours de bites facile à gagner.



Note
1 : Selon eux c'est une vertu, pour moi c'est de l'égoïsme: ils viennent tôt parce qu'ils viennent en voiture, ils ne prennent pas les transports en commun. Ils argumentent que c'est dû au Covid, mais quand on les écoute, on s'aperçoit qu'ils sont toujours venus en voiture, ils ont toujours eu un parking. C'est d'ailleurs ce qui les ennuie dans le fait de déménager vers Nation en mars prochain: plus de parking. Beaucoup projettent leur départ en retraite en fonction de cet élément.

2 : Géraldine, c'est la personne qui a quarante ans de maison et a assuré l'intérim sur mon poste pendant un an — poste qu'elle a refusé parce qu'elle part à la retraite dans deux ans et qu'elle a envie de décélérer. Elle connaît tout mais transmet très mal, toujours en courant. Nous nous entendons bien, elle est drôle et a beaucoup d'énergie, mais je crois que je l'ai agacée à contester certaines aberrations informatiques (hélas, comment éviter qu'elle se sente mise en cause? mais ce n'est pas elle que je conteste, c'est simplement qu'avec mon regard extérieur je repère ce qui est non-RGPD, c'est-à-dire à peu près tout), et à la longue elle me fatigue à rire en me disant «mais je te l'ai déjà dit» en parlant de trucs qu'elle a dit entre deux portes, sans aucune hiérarchie entre l'important et le futile.

Lever

Bientôt deux mois que j'ai changé d'entreprise pour travailler à Vincennes — et aller sur site tous les jours (je veux dire: pas de télétravail).

Au début je visais le train de 6h53 pour arriver à 8h12, à peu près. La question qui se pose est celle de l'heure du lever: une heure à une heure et demie avant, pour prendre son temps, ou trois quart d'heure, en se dépêchant (très difficile de se dépêcher le matin).

Préparer ses vêtements la veille pour gagner quelques secondes. Emmener son thé dans une thermos — car il est trop chaud, pas le temps d'attendre qu'il refroidisse. J'ai fini par me lever à 5h45 pour avoir le temps de me maquiller.

Quitter la maison à 6h30 (calé sur les infos de RTL) pour le train de 6h53 (je vais à la gare à pied), à 6h45 après Cyprien Cini pour le train (toujours en avance de deux minutes) de 7h04. Quitter la maison à 6 heures pour le train de 6h25 afin d'arriver à temps pour la formation qui commence à 8 heures.
Au bout d'un mois et demi, quitter la maison sept heures et demie en me disant que je n'ai rien à prouver (plus rien à prouver maintenant que j'ai prouvé mon engagement) et que je peux bien arriver à neuf heures et des broutilles.

Ne pas me sentir à l'aise à arriver à neuf heures passées alors que l'équipe est arrivée une heure et demie plus tôt et va partir à quatre heures. Je me sens seule (ça alors, ça ne m'était jamais arrivé auparavant), j'ai envie de rentrer chez moi. En fait, avec la pandémie, les heures de pointe que j'évitais dans les transports sont devenues tout à fait supportables.

Levée ce matin à 5h45, pris mon temps, quitté la maison à 7h10 pour le train de 7h34. Ça me fait arriver à 8h40, après une heure de lecture compacte (en ce moment Catch 22, hilarant et fabuleux) et me permet de partir honnêtement à six heures pour voir le soleil se coucher dans le jardin.
Je vais essayer cela. L'enjeu est de trouver un horaire qui me permette de faire du sport vingt minutes, corde à sauter ou Tabata.

Planning

- Marcher une heure par jour. Nous ne l'avions pas fait en mars-avril, pas avant le mois de mai. Cette fois-ci nous sommes beaucoup plus à cran, avec la perspective du déménagement, les problèmes de voisinage (terme pudique) et mon ras-le-bol du boulot. Nous avons intérêt à défouler notre agressivité.

- Perdre les kilos pris pendant le premier confinement. Je ne supporte plus mon visage de petit cochon. J'ai commandé de quoi suivre un régime hyper-protéiné. Je l'avais déjà fait à l'automne 2001. Ça marche — mais cela coupe du monde, c'est donc le bon moment. C'est pour H. que ça ne va pas être drôle.

- Continuer à trier, quinze jours, jusqu'à recevoir nos cartons, le 13 ou 14 novembre. L'entreprise de déménagement va nous les livrer après passage du technico-commercial le 5 novembre pour évaluer le volume à déménager. J'ai maintenant mes classeurs et des papiers à trier, ce qui est plus douloureux que des objets. Et puis il y a "le placard secret" sous la soupente, rempli de documents.

- Puis faire des cartons !

- Suivre des MOOC. Sans doute suivre le cours de Gaël Giraud.

- Peut-être bricoler les blogs, rattrapper des jours dans celui-ci et penser à de nouvelles formes pour l'autre.

- Lire un livre par week-end, vieille utopie (évidemment, cela dépend beaucoup du livre)


Point positif : nous avons moins à prendre garde de conserver une maison en ordre parfait puisque personne ne viendra visiter; point négatif, personne ne viendra la visiter.

Emploi du temps

En une semaine les choses se décantent. J'en arrive donc à la conclusion qu'il vaut mieux que je travaille professionnellement de 7h30 à 13h30 plutôt qu'en suivant des horaires de bureau. Si je me mets à travailler plus tard, je n'y arrive pas du tout (à m'y mettre).
Certains s'étonneront de cette faible amplitude horaire: en réalité je n'ai pas de quoi m'occuper plus, même en temps normal. Comment croyez-vous que je parvienne à faire six entraînements par semaine pour l'aviron?

Il faut ensuite consacrer une heure et demie au mémoire, écrire un ou deux billets de blog et si possible faire une heure de "renforcement physique généralisé", basiquement des abdos et du gainage, pour ne pas tout perdre. S'occuper du jardin, et s'il pleut (cela devrait arriver en deux mois) de la maison.

Je me remets à lire. Je n'ai pas le cœur à tester des séries, je ne sais pas choisir un film comme je sais choisir un livre, et les films pas trop bien choisis, un peu nunuches, ont souvent pour but de déclencher une réaction émotionnelle. En ce moment, ça me lasse par avance (non pas l'émotionnel, mais que ce soit leur but).

L'un des entraîneur d'aviron est malade.

Redbubble

Passé l'après-midi à choisir des tee-shirts manches longues sur Redbubble pour l'anniversaire de A.
Normalement j'aurais dû faire un plan (un premier plan) pour la dissertation canonique et dresser l'état des lieux des forces politiques en présence dans les municipalités du Val d'Yerres Val de Seine et même remplir ce blog en souffrance dans lequel j'écris par à-coups (même si je garde dans les limbes des traces rapides pour "quand j'aurais le temps".
Je ne l'ai pas fait.
Dès que je n'ai pas travaillé le matin, je n'arrive pas à travailler l'après-midi. Il faut que je mette au point une stratégie avec (ou contre) moi-même.

Retour à Nanterre

Je ne sais plus vraiment comment je me suis retrouvée à Nanterre Université. Je crois que j'ai tapé "bibliothèque" dans CityMapper et que j'ai vu apparaître la BU de la fac de Nanterre à huit cent mètres. Alors j'y suis allée, d'abord le midi en reconnaissance, puis le soir pour y travailler deux heures (enfin, une heure et demie).

Ça a beaucoup changé. En trente ans des bâtiments ont poussé partout, la sortie du RER est devenue une esplanade, le silo central de la BU est toujours là mais entouré de plateaux devenus salle de lecture. Je n'aurais jamais imaginé qu'il y aurait autant d'ouvrages de fond en théologie et patristique. Très intéressant.

(Je n'y viens pas pour les livres. Je cherche un endroit où travailler deux heures par jour, à peu près sur mon chemin, loin de la maison où je ne peux m'empêcher de jouer ou regarder des films ou surfer sur les réseaux sociaux. Par ailleurs j'ai trouvé une fonctionnalité de mon téléphone qui me donne mon temps d'écran. J'ai réglé le temps "réseaux sociaux + jeux" à une heure par jour. Je perds beaucoup trop de temps. Entre l'aviron, la dissertation de baccalauréat canonique, les éléctions européennes et la recherche (pour l'instant très nonchalante) d'un boulot, il faut que je perde moins de temps.)

Organisation

J'ai compté sur mes doigts et suis arrivée à la conclusion que je ne pouvais pas faire d'allemand cette année (pas le temps de le travailler) et qu'il fallait que je n'aille ramer qu'une fois dans la semaine (plus le dimanche). Il faut également que j'aille en bibliothèque deux heures par jour: à la maison, je n'ai pas le courage de travailler.
La bibliothèque de la catho est ouverte jusqu'à vingt heures (avec les travaux, les horaires sont décalés vers le soir: cela veut-il dire qu'ils ne font du bruit que le matin? ça va prendre des années!), celle de Pompidou jusqu'à vingt-deux heures, mais l'épatante, c'est celle de Sciences-Po: de huit à vingt-trois heures!

Premier cours de grec III (au programme l'optatif, mais il faut bien avouer que je ne maîtrise pas du tout les verbes en -mi. Je ne viens que pour lire et traduire. J'ai l'impression de découvrir des secrets.) Encore une jeune femme en prof, peut-être italienne, avec des cheveux noirs longs et bouclés qui me font penser à une héroïne d'Hugo Pratt.

Mes drôles de dames

Mon moral est un peu remonté hier en constatant que parmi les cours flottants qui nous sont proposés, un est professé par Yara Matta. «Figures et ministères de femmes dans le nouveau testament», le genre de sujet que j'évite spontanément: je déteste ce que je ressens comme un hochet destiné à nous expliquer que nous sommes reconnues dans l'Eglise et que notre sort n'est pas à plaindre alors que la réalité est que, quelles que soient l'opinion et la valeur des hommes d'Eglise qui nous entourent, la structure nous laisse dans les marges en préférant penser à nous comme à des mères que comme à des personnes à part entière ("citoyen de seconde zone", diraient les homos). Mais bon, si c'est Yara Matta qui est le professeur, j'y vais sans hésiter. Je regrette encore d'avoir écouté les conseils qui en première année nous avaient déconseillé de suivre son cours sur les Psaumes au prétexte qu'il valait mieux attendre d'avoir fait le cursus sur l'Ancien Testament: l'année suivante, ce cours n'existait plus et j'en ai un regret profond.

Anne-Sophie Vivier-Muresan spécialiste de l'islam (signe des temps, cette année son cours est recentré sur l'islam en France), Anne-Catherine Baudoin spécialiste de grec et Yara Matta, exégète bibliste, un trio exceptionnel. Quelle chance de les avoir comme professeurs.

Si je m'inscris en grec III (mardi soir toute l'année 19-20h), en cours flottant (mercredi jusqu'à Noël 20-22h) et en lecture grecque (un jeudi par mois, neuf jeudis au total, 19-21h), il va y avoir des semaines où je vais être en cours quasi tout les soirs (enfin, deux ou trois fois: en octobre, novembre et décembre).

Satisfaction du devoir accompli

Dernier jour de boulot pour quatre semaines. Tant mieux, cette histoire de RER m'aura bien gâché la vie (j'ai finalement décalé mes heures: en partant une demi-heure plus tard et en prenant la ligne 1, j'arrivais à la même heure qu'en partant plus tôt et faisant des trajets plus compliqués. Le problème, c'est que même assise dans le métro, il n'est pas possible de prendre des notes, les wagons voitures tressautent trop (plus que dans le RER. Et encore faut-il être assise… (d'où conséquences sur la hauteur des talons, etc)).

Je pars ce soir avec la satisfaction du devoir accompli: ouverture de centaines de lettres, saisie des mandats SEPA, réponses aux clients («oui monsieur, non madame,…» J'ai l'impression d'être dans Vacances romaines), formation des salariés qui parviennent à trouver mon bureau (c'est un labyrinthe — d'un autre côté recevoir le public ne fait pas partie de mon job, je ne le fais que par compassion: il est donc logique qu'une épreuve attendent les valeureux qui tentent de trouver la connaissance), fichier trimestriel pour l'ACPR, déclaration de la TCA (taxe sur les conventions d'assurance (ma première déclaration en trois ans: il faudra songer à simplifier les tableaux, il y a par ailleurs une erreur dans le calcul du chiffre d'affaires annuel)), arrosage des plantes (si, ça compte), environnement de recette pour la rentrée et la préparation de quelques cas sensibles…

En revanche je n'ai rien fait de ce que j'imaginais faire cette année pendant l'été: pas d'écriture des procédures, pas de document global sur la Mutuelle (commencé sous le titre de Petit dictionnaire de la Mutuelle en référence private joker à Karl Rahner (je me suis aperçue que c'était une mauvaise idée: ce titre trop modeste donne une fausse idée de l'ambition du projet. Tant pis (pour ceux qui connaissent, il s'agirait de correspondre aux exigences de l'ORSA bien que la mutuelle de par sa taille ne soit pas soumise à Solvabilité II)), pas de rangement de mon bureau (le meuble), pas de vidage des armoires…
Donc à tester : faire cela pendant l'année (oui je sais, c'est évident.)

Approbation des comptes

Je retouche les rapports à partir de quatre heures du matin, provoquant la colère de H. («Tu as décidé que je ne me levais pas assez tôt? Sympa!» (mais il a été exécrable tout le week-end)) qui prend sa voiture et part à Tours (c'était prévu, ne vous inquiétez pas!) Je pense aux innombrables fois où il a fait l'inverse: son accusation est tellement disproportionnée que je ne dis pas un mot (il s'excusera quelques heures plus tard).

Rapports dans l'urgence, pas trop de coquilles j'espère, les administrateurs que j'ai tenus au courant des délais serrés (de l'impossibilité d'envoyer les documents à l'avance) sont compréhensifs, tout est approuvé à l'unanimité. A deux heures la tension retombe.

Je pars tôt pour terminer la version latine à laquelle je n'ai pas eu le temps de toucher dans la semaine. (Samedi, Daniel me disait qu'il n'avait le temps de rien, à quoi je répondais que cela avait été si épouvantable quand les enfants étaient petits que tout me semblait facile désormais. Dommage que je n'ai rien noté de cette époque, est-ce que j'exagère mes souvenirs? Je ne le saurai jamais.)

Comité d'audit

Semaine de clôture des comptes, comme tous les ans à cette époque (enfin, nous avons trois semaines d'avance cette année). J'hésite à inscrire ces tâches qui reviennent, le jardinage, la clôture des comptes… J'hésite à écrire ces menus détails identiques année après année mais finalement… Finalement j'aime bien ce temps circulaire qui nous fait entrer dans l'éternité.

Comité d'audit l'après-midi, soit la réunion la plus intéressante de l'année: nous sommes six, discussion de spécialistes (cinq, pas moi!), j'essaie de retenir tout ce que je peux. Cela se termine à 18 heures, c'est un peux court pour prendre en compte les modifications décidées (montant des PSAP, reclassement de postes à postes, etc) dans tous les documents à valider pour l'approbation des comptes par le conseil d'administration lundi à 11 heures… Ce calendrier bien trop serré est dû à mes chers syndiqués/syndicalistes (je ne sais pas quel est le terme juste) qui cumulent tant de mandats qu'il est impossible de trouver une date pour les conseils d'administration, ils sont toujours en réunion (CE, CHSCT, DP de six entreprises différentes: allez donc trouver un créneau libre quand en outre il faut prendre en compte les vacances scolaires de toutes les zones…).
Très gentiment la commissaire aux comptes me dit de lui envoyer les rapports à relire ce week-end, à quoi je réponds «jamais le dimanche!»
Mais elle l'a fait si spontanément que je pense déjà à la façon de faire tenir ces documents dans ce week-end, entre la journée sur les Pastorales (épîtres pauliniennes), la soirée pour les vingt ans de G., l'aviron, les hortensias, le plan de dissert à préparer pour jeudi prochain…

Résumé

- le 24 : finalement messe à 23 heures (seule).
- le 25 : chez mes parents. Très beau soleil. Scrabble (je suis nulle) et triomino (un peu mieux).
(Ah si, très important : j'apprends que ma fille souhaite hériter de TOUS mes livres et que le petit dernier lui disputera les Pléiade.)
- le 26 : chez ma tante. Elle se pose à peu près les mêmes questions que moi sur ses cheveux blancs (mais elle est née en 1941).
- le 27 : retour. Le soir Les mondes de Ralph, très bon.
- le 28 : je ne sais plus. Pas ramé, sommeil, trop froid. Rangement et ménage, un peu. Hervé passe mon Mac sur Yosemite. Dur, dur. Je finis Le détroit de Behring et continue la mise en note de L'Eglise de Congar. Fastidieux.
- le 29 : Hubert le matin. Sous tension.

Procrastination

Comme je devais écrire ma dissertation, j'ai taillé la haie, fait tourner deux machines, refait le lit au grenier, passé l'aspirateur au rez-de-chaussée, allumé le barbecue (c'est une première), lavé la voiture avec amour (faut qu'elle en profite pendant que ça dure), recousu une chaussure (« — Mais comment recoud-on une chaussure ? — Avec difficulté»), mis une pièce dans le fond d'un jean en regardant deux épisodes de Twin Peaks.

Dernier samedi avant la reprise

14 km sur la Seine à Melun d'abord sous un ciel plombé puis sous quelques rayons.

Tous les cinq à Disneyland le soir pour voir Lucy sur écran Imax (une lubie de H.). Même pour un Besson, c'est mauvais. (Je veux dire qu'à priori, on attend d'un Besson un peu d'humour et beaucoup d'actions, ici nous n'avons ni l'un ni l'autre).
Cela m'a rappelé que quelques biographies plus tard, je crois connaître le secret de la sainteté: ne jamais perdre son temps, ce qui ne veut pas dire ne pas prendre son temps, mais ne jamais perdre son temps par fainéantise ou démission de la volonté 1.
Et puis je me dis (ce film occupe un pour cent de capacité cérébrale, je peux penser à autre chose) que beaucoup de films, décidément, ont des tendances apocalyptiques. Cela me rappelle H.G. Wells et ses romans de la fin du XIXe siècle imaginant l'extermination de races entières: cinquante ans pour devenir réalité. (Je vois l'avenir en noir en ce moment, le monde me paraît très mal parti. L'annonce du "califat islamique", qui pourrait paraître une bouffonnerie et qui en est une, d'un certain point de vue, me terrifie. Que va-t-il se passer à l'horizon de cinq ou dix ans, vingt ou cinquante?)

Petit tour dans les magasins Disney (dernière visite en 2002). La marque a décidé d'illustrer les blagues qui ont circulé lors du rachat de Star Wars par les studio Disney et a créé des peluches Dingo habillées en Darth Vador. Je suis ahurie par le monde. A 21 heures, les gens arrivent par vagues. Beaucoup de femmes voilées avec de jeunes enfants: le voile n'est pas un refus du consumérisme. Des groupes de jeunes, équivalent contemporains des loubards.

— Mais ils font quoi ici, ces jeunes de banlieue ?
— Ils draguent !
— Il y a des filles seules ici ?
— Mais oui, regarde ! me dit-il en m'indiquant deux pouffes maquillées:
— Oh mon dieu ! (Draguer à Disneyland, faire tous ces kilomètres pour atteindre Mickey dans la campagne, tout ça pour draguer? La jeunesse est perverse, cela ne me serait jamais venu à l'idée).


1 - Chic, le pape est de mon avis.

Dimanche sans histoire

Il pleut quand j'arrive à Melun. Une semaine plus tard, il pleut encore, il pleut toujours… 26 mn d'ergo (c'est précis, le temps de faire 5 km, ce qui est très mauvais temps, ne cherchez pas).
Les vestiaires ont été débarrassés de la plupart des vêtements qui traînaient sur les porte-manteaux (on voit que c'est les vacances et que les principaux championnats sont passés); j'ai la surprise de reconnaître mon jean perdu depuis octobre parmi les quelques nippes encore pendues.

Marché. Sieste.
J'essaie de faire des listes : à lire (pour l'été, pour la vie), à apprendre (grec et allemand), à faire (ranger, classer, jeter). Toujours les mêmes listes, cela me rend perplexe. Cela me fait rire, maintenant (à une époque cela me désespérait).

Ah oui, une chose importante: je viens de me rendre compte que le 11, nous avons payé la dernière échéance de notre prêt immobilier. La maison est désormais à nous. (Quinze ans, p***, quinze ans).

Préalable

J'étais rentrée pour faire la déclaration d'impôts et ma dissertation. La première action impliquait de retrouver des justificatifs, j'ai classé des papiers et passé l'aspirateur toute l'après-midi.

Il fait très lourd et très chaud, violents orages dans la nuit qui déconnectent internet. Infiltration d'eau (velux).

Une heure de moins

Journée sur FB, qui prouve une fois de plus ses pouvoirs bizarres. Si moi je garde mes amis même si je ne les vois plus et ne leur parle plus (ou grâce à cela?), d'autres parlent jusqu'à devenir des ennemis. A quoi bon tout cela, cela ne rime à rien.

Une interruption pour aller voir Dans l'ombre de Mary, qui est un film sur l'éciture du film Mary Poppins, ce que je n'avais pas compris. Le générique de fin semble indiquer que l'incoyable revêchitude ou acâriatreté de cette femme n'est pas exagérée par le film. C'est étonnant un film de Disney qui accuse Disney de tous les maux dont les "rebelles" accusent Disney. Une lucidité qui fait elle-même partie d'un plan marketing, diront ces mêmes.

Et sinon, horaires décalés => journée qui passe trop vite.

Trois tiers

Un tiers garde-malade, un tiers au bureau, un tiers en allemand.

Ce soir je suis fatiguée, plus fatiguée qu'hier soir.

Dimanche

Ramé à la nage du quatre barré (pour la première fois au commande de la barre au pied). Ça tangue moins que la semaine dernière, mais je me demande si ce n'est pas comme dans les voitures: les passagers seraient moins secoués à l'avant qu'à l'arrière…
J'ai accepté de participer à une randonnée au Bugey en septembre prochain — bien que j'avais décidé de ne plus participer à ce genre d'aventure: il leur manquait un rameur, je ne sais pas dire non (je ne souhaite pas dire non — quelque chose de superstitieux: si on me demande, c'est qu'il y a peut-être quelque chose qui m'attend). Je verrai bien si je m'intègre mieux à Melun qu'à Neuilly.

Dormi. Dix minutes avant le repas, cinquante après, j'ai mal aux épaules et aux cuisses, depuis que C. m'a parlé de micro-déchirures des muscles, je crois pouvoir dire que je suis "déchirée". Ce que je ne comprends pas, c'est que ces impressions ne diminuent pas: je m'entraîne trop ou pas assez? (trop pas assez souvent?)

Fini de tailler l'herbe de la pampa, largement éclairci le rosier grimpant qui n'a pas beaucoup fleuri l'année dernière. Je n'ai pas fini. Une heure et demie de jardinage par semaine… Allons, c'est mieux que rien.

Le soir, encore des bricoles. Je n'en finis plus du quotidien (et que raconter ici?): couvrir le Clausewitz, la grammaire grecque, envelopper le cadeau pour Emma, changer les draps, préparer mon sac, choisir de ne pas emmener les affaires d'aviron, etc, etc. Résister à la frustration de n'en voir jamais la fin.

Je lis Aimer de Gaulle.

Une journée de surf

J'espérais bloguer, rattraper les billets en retard à travers les années (juillet 2010, août 2012, octobre 2013).
Et puis… matin sur FB, marché, déjeuner très tard, leçon sur le fonctionnement de l'iPhone…

H. a constaté avec étonnement que l'intégralité de mes podcasts en littérature ne tenaient pas sur l'iPhone. Il a également mieux compris pourquoi iTunes m'avait découragée circa 2007: tout est en vrac, mal regroupé. Dès qu'il ne s'agit plus de musique, iTunes perd tout repère. (Et en musique, c'est énervant cette façon qu'il a de confondre "artiste" (compositeur) et interprète.)

Passé un très (très très) long moment à choisir une coque de téléphone sur Redbubble. J'en ai profité pour acheter le cadeau d'anniversaire de H.

Le soir, impression d'avoir perdu ma journée (par rapport à mes ambitions du matin, c'est certain).

Comme d'habitude

Une semaine sans écrire (je vais rattrapper donc ça ne se verra plus dans quelques temps) et je ne sais plus qu'écrire. Il ne faut pas arrêter — ou arrêter totalement.

Commencé à m'occuper des rosiers, creusé un trou, enfin compris le principe: pioche et pelle, pioche pour réduire la terre en morceaux, pelle comme une cuillère.
Chaque fois que je vois des tombes creusées dans les western (huit dans Lone Ranger, des centaines dans Le bon, la brute et la truand) je songe aux heures et aux ampoules pour les creuser dans la réalité.

Ça se confirme, les journées sont trop courtes: les travaux de fond dans la maison et le jardin — et le sommeil à rattrapper — ne me laissent pas les deux ou trois heures de lecture quotidiennes que j'espérais.

Notre plombier portugais a tout réparé, mais la machine à laver n'est pas rebranchée.

J'écris devant The Social Network: «je n'ai pas torturé le poulet, I didn't hurt chicken!».

Agenda

Début de journée par une distribution de tracts (il y a peu d'occasions où l'on se sente aussi exposé au regard que lorsqu'on tracte). Je donne un coup de main par amitié, mais aussi parce que quelque chose m'échappe: qu'est-ce qui peu bien pousser notre maire, le bien connu Dupont-Aignan, à vouloir installer un centre Leclerc à la gare de Yerres, alors que pendant toutes ces années il a travaillé à transformer la ville en Neuilly de l'est? Soudain, il veut ce centre commercial, qui outre des problèmes de délinquance (maires, écoutez: ne jamais mettre un centre commercial trop près d'une gare, c'est statistiquement prouvé) et de circulation, va tuer tous les commerces du centre (les commerces non alimentaires ont déjà du mal à survivre à Yerres qui possèdent une dimension de ville dortoir non négligeable)?
Pourquoi diable fait-il cela? Qu'est-ce que cela cache? Est-il en train de se dire "après moi le déluge" en songeant au futur non-cumul de mandat, quand il restera député et abandonnera son siège de maire? (je songe à la fin d'Après la guerre des chocolats, mais comme personne ne connaît, mon allusion va tomber à plat).
Je serai (sans s) désolée de voir toutes les boutiques du centre devenir des agences immobilières et des cabinets d'assurance.

Journée à régler des problèmes d'intendance au dernier moment, à me dire (une fois de plus) «Mais pourquoi tu ne t'y es pas mis plus tôt?» (réponse: parce que j'avais peur de ne pas y arriver (évidemment, ça devient beaucoup plus facile en attendant que l'échéance soit à peine tenable)) et à constater avec toujours le même étonnement et la même gratitude qu'il y a des gens prêts à me trouver des solutions (c'est leur métier? oui, et alors? il y a des gens qui font très mal leur métier tout en étant mal aimables).

Le soir Oulipo. J'arrive très en retard à cause d'un appel de la CAC au moment où je partais (eh zut, je vais devoir revoir le rapport de contrôle interne) et le vigile refuse de me laisser entrer. «C'était pas mal» (rires), paraît-il.

Retour à notre pizzeria qui n'est plus une pizzeria. (J'étais absente la dernière fois, mais il paraît que le restaurant à côté du MK2 est catastrophique). Défaut: la musique. Pour le reste, c'est correct, mais je regrette l'ancien patron. Je pense à Baudelaire: «la forme d'une ville…»

(Et surtout, pas d'accent à Perec !)

Bilan de la semaine

Résultat de mon expérience:
- Ne rien faire d'autre au travail que travailler. J'ai passé une semaine à glander sur internet parce que je commençais mes journée en faisant une demi-heure de grec. Moralité : ne rien faire d'autre que travailler au travail. Il vaut mieux que je réduise mon temps de travail et que je rentre plus tôt chez moi.

Fin de partie

Déconnexion de mon compte FB.

Retour au travail dans le silence, la seule façon de travailler, en fait.

Palpitant

L'événement palpitant de la journée doit être que j'ai fait la sieste.

Et je ne comprends rien aux quelques pages de Rahner que je dois lire.

Ah oui, et nous avons mangé du maïs doux avec les piques achetées au musée de Philadelphie (épi encore dans leurs feuilles (pas trop de feuilles) cinq minutes au micro-ondes).

Planification globale

7 h. Tout le monde dort malgré le réveil qui a sonné assez bruyamment. Je tire les rideaux, comptant sur la lumière naturelle pour les réveiller, et les laisse dormir, moitié par bonté d'âme, moitié par auto-protection: je ne tiens pas à avoir quatre bougons dans la voiture (ce n'est tout de même pas de bol d'être du matin dans un monde où tout le monde semble du soir. Surtout que l'heure semble calée sur le soleil, à huit heures et demi le soir il fait noir.)

De toute façon, selon mes premières évaluations, nous ne serons qu'à onze heures à Boston, il faudra y dormir.
Nous devons voir des amis à Charlottesville, idéalement vers le 12 août car l'un d'entre eux recommence ensuite à travailler. Donc il faut estimer à la louche, prendre notre temps mais ne pas trop en perdre. (Tout le monde répète tant que les Etats-Unis c'est grand et que nous, Européens, n'avons pas la notion des distances, que je crains de faire une erreur d'estimation (ou tout simplement de prendre les miles pour des kilomètres, même en sachant que ce sont des miles.))

La mer sur les côtes du Massachussetts fait comprendre cette impression d'opulence tranquille des films qui se passe en Nouvelle-Angleterre:


Les jours à venir

Plus d'anecdotes à raconter (si l'on excepte le fait d'avoir découvert que le marathon empêchait d'être à l'heure gare de l'Est quand on vient de la gare de Lyon en voiture et que donc Félix, le jeune Allemand que nous accueillons pour trois mois, a failli nous attendre longtemps (mais nous sommes réactifs et motivés)), plus que du temps à organiser, des tâches à ne pas oublier, selon les deux axes fameux, l'urgence et l'importance.

Donc là tout de suite ce matin pour mémoire (autant le noter ici qu'ailleurs), dans la mesure où je vais être à la maison cinq jours (enfin, à la maison: pas au bureau):
- préparer le TG du 5 mai
- lire les deux Roman
- préparer Porto (idéalement première rédaction finie fin avril)
- appeler Pierre
- prendre rendez-vous chez l'ophtalmo
- mettre à jour Véhesse pour vendredi.

Faire une liste des monuments à visiter puisque Félix, au contraire de Déborah qui connaissait mieux Paris que nous, n'a rien vu (c'est plus facile).

Elégie pour quelques-uns semble épuisé (pas grave, je l'ai trouvé quand même. C'était le dernier qui me manquait dans la liste des ouvrages paru dans les années 80).

PS: Henri est mort. J'aurais du mal à expliquer qui il était, un petit-petit-cousin de ma mère, peut-être (une arrière-grand-mère en commun avec elle, je crois). Il habitait dans la maison mitoyenne de celle de ma grand-mère, j'ai passé du temps avec lui quand j'avais six ou sept ans. Je lui aurais donné un peu plus de soixante ans, il en avait plus de quatre-vingt (m'a dit mon père). Je ne vois décidément pas les gens vieillir, immobiles dans mon souvenir.
C'était un homme doux et gentil, peut-être un peu simple, qui aurait trouvé une place très naturelle dans Les semailles et les moissons.

Philosophie quotidienne

Entendu dans le RER :

«Je préfère être fatiguée le lundi matin que fatiguée le vendredi soir.»

Six jours

Vu deux films, tricoté une écharpe, lu un demi-livre. C'est déjà beaucoup plus que d'habitude.
Ecrit aucune carte postale ni carte de v?ux, ce qui est tout à fait inhabituel.
Rêvé sur des catalogues de tricot en me disant que ce n'était pas raisonnable. René Girard à l'?uvre: ma nouvelle collègue tricote beaucoup.
Malade à force de poils de chien. «Pourtant, les poils de chien sont très peu allergènes». Certes, mais je soupçonne qu'à défaut d'être nicotinisés, les poumons de mes parents sont poilus.

Je n'ai rien de particulier à raconter, mais j'ai beaucoup de billets ou sujets en retard. Je fais une liste, j'essaierai de les traiter au fur à mesure.
- Suzanne le 28/12/11
- Le Havre, A Dangerous Method le 05/01/12
- Khodorkovski, Benjamin, L'exercice de l'Etat
- Les Suisses
- Le voyage à Venise
- Petit déjeuner vénitien le 2 janvier 2012
- Atteindre Tarente
- 2 août 2011
- 3 août 2011
- 4 août 2011
- 5 août 2011
- 6 août 2011
- 7 août 2011
- 8 août 2011
- 9 août 2011
- 10 août 2011
- L'Inde
- Le Brésil
- Réussir sa vie
- L'anniversaire de Matoo
- une réponse à Parapluie
- Des photos de lecteurs, que je n'ai pas osé mettre au fur à mesure parce que j'ai eu peur de ne remplir mon blog que de cela et que cela soit "tricher" (comprendre: "trop facile") le 30/12/11

Philosophie du temps

— C'était vraiment urgent de faire ça ?
— Parce qu'il faut qu'elle soit urgente pour qu'une chose soit faite ?

Congés

Du mal à appeler cela des vacances, mais oui, je ne vais pas travailler. Qui veut des rouleaux de sopalin et du coca, j'ai du rab. Vaisselle, Proust, Joyce, le chat du rabin ou Pirates des Caraïbes IV, à moins que je n'enrôle mon fils, opéra de Massy, deux Allemands, finir Carl Schmitt quand même, avant de finir Ulysse même remarque, démonter les bateaux, Mantes, clé de dix (en racheter une), maillot du club (pourvu qu'il y ait ma taille), train pour Venise, une journée de solitude et de tranquillité. Vacance.

Programme

8h39. Maison vide. Je glande.

Une semaine à me lever à 5h30 pour arriver au boulot quatre heures plus tard, entre les jours où il a fallu laisser passer trois trains trop bondés pour qu'on puisse y monter, ceux où il a fallu quarante-cinq minutes en voiture pour faire deux kilomètres (pour passer du RER D au A), ceux où bien installée dans le RER A (qui m'emmène directement à destination) il a fallu que je le quitte à cause de la tête d'oiseau de ma fille (qui se révèle infiniment vulnérable, infiniment vulnérable... je m'en doutais un peu, mais je n'avais pas conscience de la profondeur de son désarroi devant toute situation nouvelle. C'est bien la peine de nous parler comme si elle était un croisé partant en Terre Sainte).

J'ai pris mon petit déjeuner, lancé une machine à tourner. Derrière moi sur la chaise un paquet de linge mouillé attend que je l'étende (le linge à étendre m'est ce que furent les patates à éplucher à Victor Klemperer.) Je n'ai pas pris ma douche. Je n'ai pas fini mon thé (un demi-litre).

Je ne sais pas quand je vais partir. Je m'en fous. Je dirai que c'est à cause de la grève. Puis j'irai ramer deux heures, je passerai deux heures à somnoler pour m'en remettre, et je partirai pour la porte d'Orléans, où j'ai rendez-vous à 17h45 (pratique en période de grève).

8h48. Je vais prendre ma douche. Ce serait bien que mes cheveux soient secs avant de quitter la maison.

52 fois fois 2 par an

Je prends des bonnes résolutions tous les lundis et tous les samedis.

Mystère

Je quitte la maison le matin à 7 heures (période scolaire: sinon ça tend à déraper nettement).
Je rentre au mieux à 19 heures (si j'arrive à partir du bureau. Non que je croule sous le boulot, mais je déteste tant les transports que je n'arrive jamais à partir).

Mettons six heures de sommeil (on compensera le week-end — si on peut).

Donc entre sept ou huit heures du soir et minuit, il faut faire tenir un repas, la vaisselle, souvent une machine à étendre, un peu de "family relationship" (tout de même), deux ou trois blogs à alimenter, les blogs des amis à lire, à commenter (pas souvent), FB, à lire, à alimenter, les mails à lire, répondre aux plus urgents/importants, écrire aux amis, twitteur à "vider" dans delicious...
Ça ne tient pas.
On voit tout de suite que mathématiquement ça ne tient pas.
Et pourtant ça se poursuit, cahin-caha, comme ça peut... Il vaut mieux éviter de détailler, pour éviter de se faire peur.
Toutes les méthodes de gestion du temps recommandent de décomposer ou lister les tâches. Si je fais ça, je suis morte. Je ne m'en sors que parce que les tâches s'interpénètrent, se fondent les unes dans les autres, je ne sais trop comment.
C'est un peu comme nos finances, en somme: mathématiquement ça ne devrait pas "passer". Et pourtant, si.

Pourvou que ça doure...

Une soirée

Je rentre, tu m'aideras pour mes champs intertextuels?, FB (urgent) (oh, des photos!), mails (oh, un mot de S, un mot de G!), douche, mon araignée apprivoisée n'est pas devant le lavabo, étendre une machine, sortir les poubelles, ranger les manteaux, aller chercher le courrier (oh une carte postale!), le lire, ranger les chaussures, ranger les sacs, vider le lave-vaisselle (pas toute seule), dîner, faire la vaisselle, envelopper le cadeau pour les huit ans de Côme que j'enverrai en même temps que celui pour sa petite sœur née le 30 juin: mais non je ne suis pas en retard.

Je m'endors au clavier. Merveille de l'amitié et de la littérature qui fait que samedi résonne encore. En retard sur tout, comme d'habitude. Tant pis.

Une journée

Parfois je me dis que je devrais écrire l'emploi du temps réel d'une de mes journées, pour les lecteurs qui me rêvent.
Mais quelle déception, aussi.

Depuis une semaine, nous vivons tous dans le salon, chassés de l'étage par la poussière et les vêtements (les vêtements contenus dans la pièce à poussière ayant migré vers les pièces moins poussiéreuses). Je n'arrive pas à écrire dans le bruit (pardon: la musique — ou Proust: je défie quiconque d'écrire en écoutant la mort de la grand-mère).
Aujourd'hui j'ai acheté des boules Quiès.
Il faut que j'aille les chercher.

Latence

Je n'ai pas mes lunettes (je ne m'en sers que pour lire, les livres et les écrans, c'est-à-dire tout le temps, ou à peu près), mais j'ai la flemme de descendre les chercher. De toute façon, je les mets pour éviter de me fatiguer, et à l'heure qu'il est, ça n'a plus grande importance.

J'essaie de me discipliner, de ne pas passer mes journées à twitter et facebooker. J'essaie de ne pas écrire, de ne pas lire, de ne pas penser. Juste agir de façon mécanique, à la chaîne comme employée du tertiaire. Maintenant que la nuit tombe à cinq heures, je n'arrive plus à quitter le bureau. Dès qu'il fait nuit, dès que j'ai l'impression d'être dans une bulle de lumière au milieu de l'encre, je n'ai plus envie de bouger, mais de continuer à être là, dans la lumière dorée en regardant le noir derrière la vitre. Un silence très profond règne.
Je rentre hagarde.
Ce soir je suis arrivée en avance au dojo où je récupère O. Je me suis assise dans le hall et je me suis plongée dans un livre. Des adultes arrivaient peu à peu pour les cours suivants, je relevais la tête quand ils poussaient la porte, alertée par le bruit, sans vraiment les voir; «Bonsoir» me saluaient-ils tous — il s'écoulait quelques secondes avant que je ne réalise qu'ils s'adressaient à moi et que je réponde.
J'étais gênée à chaque fois de prendre conscience de ce temps mort pendant lequel je les avais considérés fixement — sans les voir.

Week-end

H. commence la lecture de Pale Fire. Je tourne autour du canapé, impatiente et nerveuse à la façon dont les vieux films nous montrent les pères en devenir dans les couloirs des maternités.

Le genre de week-end dont je me suis fait une spécialité: prévoir tant de choses à organiser que pour échapper à la pression je glandouille — quatre ou cinq ou six épisodes de Six Feet under. Cette folle de Lisa me fait penser à une blogueuse — dont je taierai le nom.

Vendredi soir, réunion de parents d'élèves de première. J'apprends que les élèves doivent présenter au bac une liste de lectures personnelles en plus des œuvres étudiées en cours. Je concocte depuis deux jours la liste de mes rêves, que faire avaler à mon fils, Wilde, Corbière, Laforgue, Stendhal malgré tout, Vassili Grossman, je tenterai bien les pastiches ou les articles de Proust, et les cours de Nabokov sur la littérature... Et du théâtre grec, les tragédies, qui me paraissent suffisantes à expliquer l'ensemble des situations humaines.

Nous avons de nouveau des radiateurs, les tuyaux de raccordement sont d'un rose noirci que je trouve plutôt joli, les radiateurs sont trop blancs contre les murs sales. Nous n'aurons plus à amasser des couvertures la nuit et à nous réfugier devant la cheminée le jour.

To do list estivale

  • cette année : ranger OK
  • l'année prochaine : bronzer

L'emploi du temps

Il faut me rendre à l'évidence : je ne sais pas être en vacances. Tout le temps que je passe à ne rien faire (je suis très douée pour cela) me laisse frustrée de tout le travail (les projets/corvées toujours remis pendant l'année: «on fera ça cet été quand on aura le temps») qui n'avance pas, tout le temps passé au projets/corvées me laisse frustrée du temps que j'aimerais consacrer à ce qui compte vraiment pour moi (lire, apprendre, voir, m'amuser).

Que faire ?

J'ai au moins trouvé une règle : personne ne fait seul une corvée (ie, une tâche ménagère, du bricolage, du jardinage, ce que j'appelle l'intendance); à deux (ou plus) on s'ennuie moins, on papote, on se dispute, on est ensemble — ce qui n'arrive pas si souvent le reste de l'année. Bon évidemment, ce n'est pas forcément le plus rationnel ni le plus logique. Au diable l'efficacité.


C'est douloureux de ressentir la fuite du temps avec encore plus d'acuité que pendant l'année. Je n'arrive pas à lâcher prise, j'aimerais pouvoir faire cinq choses à la fois.
Impuissance.

Trois semaines

— Tu pars où en vacances ?
— Je reste chez moi.
— ???


- finir le boulot que j'ai ramené à la maison (avant la fin de ce week-end, si possible) ;
- finir les trois billets en cours sur Cerisy ;
. 1/ le 18/08/2008
. 2/ le 26/08/2008
- terminer les notes sur la patristique (il y a un fou qui me l'a demandé!) ;
une le 30/08
- mettre à jour mes blogsroll en répartissant les liens en fonction du "style" de mes deux blogs ;
. fait à peu près le 13/08 + le 30/08
- terminer la reprise/sauvegarde des messages écrits de la SLRC que je veux conserver ;
. j'ai atteint juin 2005, il me reste un an à reprendre.
- harmoniser les catégories ;
- avancer les deux billets d'indexation de l'autre blog;
- aller au cinéma ;
. 10/08 : Mariage à l'italienne
. 12/08 : Le voyage de Primo Levi
. 14/08 : Wall-e
. 24/08 : Babylone A.D.
- voir ma grand-mère, passer chez mes parents ;
. OK du 18 au 22/08
- visiter quelques musées/églises/châteaux ;
. 13/08 : cité de l'architecture
. 18/08 : musée des hospices d'Issoudun
. 19/08 : cathédrale de Bourges (assez vite), palais Jacques Cœur
. 21/08 : château de Blois
. 22/08 : Notre-Dame-de-Cléry
- m'occuper du jardin (une heure par jour? deux heures?) ;
. 09/08 : tondu la pelouse
. 31/08 : les rosiers, un peu
- aller en salle de sport (quatre fois par semaine?) ;
. 10/08 (courbatures atroces); 16/08; 17/08; 23/08; 24/08; 29, 30 et 31/08
- ranger cette rognûtdjû de maison (ou au moins le dernier étage, les papiers et les livres (je fais si souvent des allusions à mes classements de papiers que je n'ose plus en parler)).
. journée du 15/08, après-midi du 17/08.
. le 26/08, fin de la chambre, le 27/08, fin du 2e étage avec réorganisation des archives en prime, le 29/8, rez-de-chaussée.
. le 31/08, premier étage

Et puis, éventuellement, lire et bloguer un peu ...


Un logiciel de To do list qui me plaît.


A une époque, je faisais des emplois du temps précis que je respectais. Puis j'ai fait des emplois du temps précis que je ne respectais pas (grosse frustration). Puis j'ai arrêté de faire des emplois du temps quand je me suis aperçue que si j'additionnais tout ce que je devais faire à tout ce que j'avais envie de faire, cela ne tenait pas en 24 heures (sans sommeil, évidemment) (je favorise largement la deuxième catégorie depuis que les enfants ont grandi).
Aujourd'hui j'essaie de m'organiser un peu plus.
Mais bon. La vie matérielle ne m'intéresse pas beaucoup.

Dimanche

Plus personne n'écrit, solitude. Je ne sais même plus ce que j'ai fait hier. Je me souviens avoir fumé en lisant une très mince plaquette de Bonnefoy sur Celan.
Ce matin, déchiré une toile d'araignée en allant chercher la bêche, dérangé une autre araignée, bien différente, pendue à la bêche, une boule blanche d'œufs sous le ventre, utilisé la bêche pour déplacer une charogne d'oiseau grouillante avant l'arrivée d'amis. (Se souvenir de jeter les carcasses d'oiseau sans attendre).
Joué au whist, selon des règles qui me paraissent très fantaisistes. Beaucoup ri.
Mal à la tête.
Un peu déprimée par moi-même: voilà plus de dix jours que je me promets de terminer un travail. Je ne l'ai toujours pas commencé. Je ne sais pas comment commencer. Je sais que je ne le saurai qu'en commençant.
Procrastination.
Je vais finir par me mettre dans une situation impossible.
Feuilleté Whitman ce matin. (Je suis seule dans la cuisine, je prends un livre, le feuillette, le repose. De livre en livre au fur à mesure du désœuvrement. Des dizaines de livres feuilletés de jour en jour, de désirs éclos inassouvis. Je repose les livres sur les étagères, ils se fondent dans la masse. Il me reste des lambeaux de phrases.)

Je souffre de ne plus lire "en tranches épaisses". Je sais que c'est la seule façon d'entrer dans le rythme des phrases. Toutes les lectures en tranches minces ne s'attachent qu'au sens, et encore, au sens lié à des raisonnements courts. Il faut que je réussisse à lire en tranche épaisse, sans m'endormir.

Allons dormir, justement.

Nouvel an suite : les résolutions

Traditionnellement, ce sont plutôt les horoscopes annuels que je lis en début d'année : je lis tous ceux qui me tombent sous la main; par-delà la langue de bois (quoi qu'il arrive tout va bien se passer) il s'en dégage normalement une impression : calme plat, tempête, morosité ou énergie.


Cette année semble davantage placée sous le signe des résolutions que des horoscopes (qui deviennent vraiment trop bizarres: horoscope breton, horoscope des fées, horoscope de la cuisine… Comment voulez-vous faire une synthèse de trucs aussi kitsch? (Et ce n'est pas Matoo qui me fera mentir.))
Vendredi matin, je tombe coup sur coup sur une publicité et un article sur le sujet.

L'article est paru dans l'Express style, supplément de l'Express, du 3 janvier. Le chapeau annonce : «Elles sont à la nouvelle année ce que la dinde est à Noël. Les résolutions sont toujours bonnes à prendre, que l'on s'y tienne ou pas…»
La publicité, c'est un petit dépliant (plié) orange de JPMorgan Asset Management collé — avec cette gomme qui se détache quand on la roule sur les doigts — dans l'Agefi hebdo du 10 janvier. Ce dépliant comporte douze "bons points" détachables selon des pointillés.
Il s'intitule Recueil de bonnes résolutions à partager, sous-titré "Quelles que soient vos résolutions, JPMorgan Asset Management vous aide à garder le cap."

Donc voilà, je partage :
  • Penser à ne pas trop penser au travail
  • Dormir plus de 8 heures par semaine
  • Poser des week-ends de plus de 2 jours
  • Arrêter de fumer plus d'une semaine
  • Arrêter les régimes
  • Ne plus prendre de bonnes résolutions
  • Changer de sonnerie de portable
  • Garder au moins 1 point sur mon permis
  • Suivre les conseils que je donne
  • Penser à envoyer mes vœux avant le 31 juillet
  • M'acheter des chaussures de sport
  • Me servir de mes chaussures de sport

(Bon je sais, c'est affreusement bobo, mais c'est surtout que cela vienne de JP Morgan AM qui me fait rire, et que ce soit publié dans l'Agefi Actifs ou l'Agefi hebdo)).

Et puis tout de même, « suivre les conseils que je donne », c'est une résolution qui a beaucoup de classe.


PS: Finalement, j'ai trouvé deux dépliants. J'en donne un au premier qui le demande.

Résumé

Week-end un peu difficile, à base de plombier, réunion de classe, goûter d'anniversaire, pique-nique à la kermesse, montage de cinq armoires et deux lits.
La bonne vieille règle s'applique une fois de plus: chaque fois qu'on essaie de ranger et d'ordonner un peu cette maison, elle finit dans un désordre indescriptible.

A la kermesse, trouvé Les Misfits (le livre (sous-titré Les désemparés, traduction qui me plaît)), et surtout, pour trois euros, Les Fables de La Fontaine éditées par René Radouant (1929) dans l'édition cartonnée gris pâle des classiques Hachette. Je soupçonne mon oncle d'avoir récupéré l'exemplaire que j'ai tant lu chez mes grands-parents (ce qui est sans doute normal, puisque c'était sans doute le sien).

Un autre monde

Quatre jours chez mes parents.
Lundi, fin de matinée.
Hier, j'ai réussi (ce n'est pas difficile, le difficile serait plutôt l'inverse) à faire pleurer ma mère en faisant remarquer au petit déjeuner après qu'elle eut crié à travers la maison aux enfants captivés par la télévision «Allez-vous laver les dents!» «Tu aurais dû être colonel d'active, tu aurais été bien plus heureuse». C. a précisé «Maréchal des logis chef», papa a ri et ma mère s'est mise à pleurer.
Ce matin, considérant sans doute que j'avais assez dormi (à 9h30, certes, mais je suis rentrée hier très tard de chez ma grand-mère, et puis après tout c'est mon premier jour officiel de vacances), elle a fait entrer le chat dans ma chambre (j'ai entendu la porte qui s'ouvrait et se refermait), chat qui s'est mis à miauler dix minutes plus tard pour sortir.
Je me suis levée.

Après une journée passée hier avec mes tantes soixantenaires et leurs souvenirs de bureau («Ce qui a tué la vie de bureau, ce sont les horaires variables» (Je résume: Les horaires fixes obligeant à être présents de 8 heures à midi et de 14 heures à 18, il se développait une intense vie communautaire entre midi et deux heures, sorties sous les cerisiers, visites aux collègues en congé de maternité, atelier tricot ou crochet. En raccoursissant la pause déjeuner à quarante-cinq minutes, les horaires variables ont entraîné chacune à ne plus songer qu'à rentrer chez elles le plus vite possible.[1] (Et je voyais naître chez elles la nostalgie de cette vie policée et amicale, nostalgie que je comprends si bien en constatant que mes enfants ne connaîtront jamais le plaisir des interminables parties de tarot entre midi et deux en attendant la reprise des cours: il n'ont qu'une demi-heure pour déjeuner)), leurs regrets d'une organisation fixe, plus militaire, je songeais que toute une génération avait sans doute été marquée par sa vie en internat à partir de onze ans, seule manière d'aller au collège quand on habitait dans des communes reculées.
Il y aurait sans doute une étude à mener sur les impacts de la vie en internat sur les comportements sociaux des enfants nés dans les années quarante.

En attendant, n'ayant moi-même aucun goût pour la vie de caserne, je tape ici ma rage d'avoir été réveillée pour rien, au nom d'un principe.

Notes

[1] Un jour, je parlerais de Petit abécédaire des entreprises malheureuses, qui entre autres décrit concrètement les conséquences de 1968 sur la vie de bureau

Lassitude

J'ai compris ce week-end pourquoi j'étais aussi désorganisée, pourquoi j'étais débordée sur tous les plans (boulot/intendance/perso) : apparemment, depuis mon opération de janvier, j'ai besoin de deux heures de sommeil de plus par jour.
C'est énorme.
Il paraît que c'est une conséquence de l'anesthésie (très longue), que cela va passer, qu'il faut attendre, qu'il faut compter un an avant un retour total à la normale.
Deux heures de vie en moins par jour pendant un an.
Il est inutile d'essayer d'aller plus vite, je sens très bien que je n'y arrive pas, le corps s'oppose.
Il ne reste qu'à faire comme de coutume quand tout commence à partir de travers: adopter une discipline stricte pour retrouver une certaine prise sur la vie, pour calmer cet horrible sentiment d'impuissance que j'éprouve devant le temps qui m'échappe.

Outils

Je m'absente donc une semaine. Je n'ai pas eu le temps d'installer (de faire installer) un anti-spam sur ce blog donc pas de panique s'il est brutalement envahi par n'importe quoi, je ferai le ménage en rentrant. (C'est une évidence, mais comme je déteste voir le blog des autres soudain envahi de mauvaises herbes, j'ai à cœur de vous prévenir).

Je ne sais pas si je pourrai écrire. Il y aura des e-cafés, bien sûr, mais la difficulté n'est pas technique : en vacances comme en week-end, le temps ne m'appartient pas, ce sont les moments où je suis le moins libre. C'est le temps de la contrainte. Il ne faut pas trop que j'y pense.
On va dire que le besoin de vacances me rend pessimiste.
Enfin, on verra bien.


PS : J'ai hésité sur le livre à emporter : les cinq tomes restant du Vicomte de Vaullabelle ou Journal de Travers? Finalement j'emporte le tome I de celui-ci, uniquement pour ne pas être trop à la traîne de vos lectures conjointes… Cela m'ennuie parce que je sais que chaque page va faire naître des correspondances que j'aurai envie de vérifier et que je n'aurai ni ma bibliothèque ni Vaisseaux brûlés sous la main.

À ce propos, pour ceux que cela amuse, je signale qu'il est toujours intéressant de faire une recherche sur un ou des mots dans Vaisseaux brûlés. (Utilisez le point d'interrogation en marge de droite).

Complainte ménagère

L'un des charmes de la lecture de Renaud Camus, c'est qu'à peu près tous les sujets sont abordés au détour d'une page.

Ainsi ce matin j'arrive au §125 de P.A. page 52 (première version du futur Vaisseaux brûlés, mis plus tard en ligne) :
125. Avant même d'être une incapacité à gérer l'espace, le désordre domestique (au moins dans mon cas) me paraît être une incapacité à gérer le temps (796-797) : on sait bien qu'avant d'entreprendre ceci, il faudrait en finir avec cela, ranger ses vêtements de la veille avant d'enfiler ceux du jour, clore ce dossier avant d'aborder cet autre, finir cette phrase avant d'ouvrir cette parenthèse, ou de lui infliger cette note [*3]. Mais l'urgence vous tenaille (ne serait-ce que sous la forme du désir : on est impatient de faire ceci, de faire cela, on se dit que mieux vaut profiter de cette envie que l'on a de cet accomplissement particulier à ce moment donné pour se débarrasser du labeur qu'il implique, on saute les préliminaires, on choisit de les ignorer […], on effectue ce que nous invite à effectuer la détermination idoine que nous trouvons en nous, on se dit que ce sera toujours cela de fait), le téléphone retentit, quelqu'un sonne à la porte, vous allez être en retard à votre rendez-vous et vous ne pouvez pas laisser partir le courrier sans avoir répondu à ce malheureux réfugié algérien qui sollicite votre aide, ni écrit aux Duchemin qui viennent de perdre leur mère : tant pis, vous rangerez vos chaussures après, vous plierez plus tard ce pull-over abandonné, vous remettrez une autre fois ce disque dans son coffret (quant à faire votre lit, n'en parlons même pas !).
L'ordre et le ménage représentent une forme de lutte contre l'entropie, finalement. C'est fou comme le chaos semble être l'état naturel du monde. Ce qui me laisse rêveuse dans le ménage, c'est la façon dont il est facile d'en faire une activité à temps plein : il y a toujours quelque chose de plus à faire, un placard à vider, une vitre à briquer, et puis les chaussures n'ont pas été cirées depuis longtemps, etc. Il suffit d'être un peu perfectionniste pour être englouti, ou au moins éternellement insatisfait.
Est-ce plus facile quand on est myope? (Souvent je me dis que les myopes doivent être protégés des laideurs superficielles du monde. Voir moins, cela doit être reposant, quand il s'agit de poussière sur les meubles.)

J'ai rapporté de Stokholm un magnet qui proclame : "A clean house is a sign of a wasted life". Mais le contraire ? Une maison en désordre approximativement propre est-elle le signe d'une vie réussie?

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